Abderrahman Ayoub, un grand nous quitte
Abderrahman Ayoub, un grand nous quitte
Par Monia Boulila
Hommage à Si Abderrahman Ayoub
Quarantième jour de la disparition de notre cher Si Abderrahman Ayoub
Le 12 août 2021 nous a quitté notre cher Si Abderrahman Ayoub. Jamais nous ne l’oublierons.
Oublier cet homme de culture aux multiples facettes, oublier le maître aux nombreux disciples, oublier l’auteur, Oublier l’homme de l’art, oublier l’éditeur, oublier l’ami. JAMAIS !
Abdrrahman Ayoub « arrêter de travailler, c’est arrêter de vivre »
Si Abdrrahman Ayoub, est le passionné du patrimoine culturel immatériel, le chercheur et le créateur dans le domaine de l’art et de la culture.
C’est un grand maître qui a pu éveiller des esprits, révéler des talents, influencer des orientations professionnelles, voire même déterminer des fois des choix de vie.
Si Abderrahman l’éditeur-créateur exceptionnel travaillant sans relâche « arrêter de travailler, de lire et d’écrire, c’est arrêter de vivre » disait-il. Il a travaillé jusqu’à la dernière minute de sa vie, laissant sur son bureau un nouveau livre prêt à être édité ; il en a même conçu les petits dessins accompagnant les textes. Perfectionniste est-il resté jusqu’au dernier souffle !
Amitié
Si Abderrahman, cher ami,
Je ne sais comment décrire notre amitié si précieuse. Amitié pleine de générosité, de bonté. Tes conseils pour mon parcours de poète ont beaucoup contribué à devenir ce que je suis aujourd’hui.
Il me revient l’histoire de l’écriture de mon recueil « Ressac de lumière » le titre d’un poème que nous avons écrit ensemble, tu as écrit la première strophe me demandant de le terminer. Le poème t’a tellement plu que tu n’as pu t’empêcher de le partager avec ta fille Claire par ces mots : « Ma fille adorée,
Ce poème est démarré par moi, puis repris par la poétesse Madame Monia Boulila, qui l’ait revu à sa façon. »
« Berbère, je suis
Sur la civière d’océan de ténèbres
Et face au tourbillon de sable,
Téméraire je creuse vers les lames de fond
Mais la lumière ne vient point.
Et moi, je ne cesse de revendiquer la vie
…..»
Et quand je t’ai répliqué en te proposant de notifier que c’est un « poème à deux voix » … tu m’as dit avec le sourire : « Non, pas la peine de notifier cela, telle que je te connais, l’enfant en toi ne saura garder le secret ! »
Ta joie fut si grande quand tu as su que ce recueil sera édité par Les Poètes Français à Paris, une joie empreinte de fierté.
Si Abderrahman l’éditeur-créateur. Pour toi l’édition d’un livre est un acte de création, un cheminement vers l’ouverture d’autres horizons aussi bien à l’auteur qu’au projet. Tu intervenais sur tous les fronts et ce grâce à la richesse de ta culture générale, tes connaissances des divers domaines de l’art et de l’histoire de l’art, le tout mêlé de travail minutieux, de curiosité, de rigueur, de souplesse et surtout d’amour et de passion pour tout ce tu fais.
Un autre souvenir inoubliable me revient, celui de ton refus d’éditer mon premier recueil de poèmes ! Un refus écrit à la main avec un stylo pointe fine noire sur une feuille de papier blanc-nacré, et en bas de la page un petit cercle doré dans lequel est écrit « L’or du temps » ! Un élégant refus, accompagné de conseils, qui m’ont aidé à développer ma graine de poésie. Tu souriais chaque fois que je parle de ce refus !
Les amours de si Abderrahman Ayoub
Cher ami, que de souvenirs et d’images inamovibles défilent à l’évocation de ton souvenir :
Tu aimais la mer au point de la simuler dans ses flux et reflux.
Tu aimais Kerkena au point d’en faire ta boussole et à en être la boussole !
Tu aimais les mots au point d’en faire des étoiles
Tu aimais la beauté, tu ne cessais de l’affabuler…
Tu aimais Jamila, quand tu parlais d’elle, le monde devenait si beau !
Tu aimais Claire, quand tu parlais d’elle, tu devenais si lumineux !
Cher ami,
De toi
Restera pour toujours
Les rayons de ton esprit, de tes écrits et de tes étoiles
La mer du savoir
Les flux de l’amour et de l’amitié
De toi restera
Le petit sourire si expressif
Si Abderrahman,
Tu ne nous quitteras jamais,
Ta mémoire nous habitera pour toujours
Repose en paix.
Épitaphe
De la triste nuée du cœur
Tombe sur la tombe
Un flot de mots
S’alignant en stance
Qu’aucune brise n’efface
« Celui qui dort ici
Est dépouillé de son souffle
Mais jamais de ses étoiles »
Monia Boulila
Le 21 septembre 2021
Bel hommage à Abderrahmane Ayoube et vive l amitié et vive la poésie
Poignant témoignage. Paix à son âme. Il va nous manquer…
Hommage émouvant à la hauteur de la grandeur du défunt
Merci Monia, ton texte me touche par sa sincérité et son réalisme. Je me moquais de ce côté a toujours s’extasier de la moindre petite chose… Mon Papa chéri voyait en toute création (objet, histoire …) de l’extraordinaire. Il aimait fondamentalement les gens et je suis réconfortée de voir que certaines personnes n ont pas oublié le soutien qu il leur a apporté.
Il y a quelques jours j’ai laissé un mot sympa à Monia BOULILA.
C’est une ami sincère, attachante et sensible et ce Grand Monsieur ABDERRAMAN AYOUB, disparu à dû énormément la toucher et la peiner.
Je suis étonné qu’il ne soit pas publié.
J’espère que cette phrase ci dessous vous ne l’avez pas trouvée choquante:
<< tu as admiré ce Grand Monsieur et il ne peut être que dans un PARADIS entouré de femmes et d’hommes de toutes races et de toutes religions vivant en bonne harmonie>>.
Tu l’as admiré, suis donc l’exemple qu’il t’a montré.
De ton ami. Victor
Je viens de relire cet hommage et c’est toujours avec la même émotion ressentie tellement il est plein de sincérité, !!!!
Merci la poète !